L’industrie des produits de la mer : prochaine thèse d’investissement ?L’industrie des produits de la mer : 

L’industrie des produits de la mer joue un rôle essentiel dans l’équilibre entre la biodiversité & les écosystèmes, d’une part, et les dynamiques sociales et économiques, d’autre part. Elle offre un potentiel de croissance et joue un rôle important dans l’alimentation d’une population mondiale en augmentation. 

Malgré son importance, l’industrie des produits de la mer est disproportionnellement petite en termes de capitalisation boursière par comparaison avec ses pairs du secteur de l’économie bleue. Elle ne représente que 1% de la capitalisation boursière dans notre univers boursier. Identifier les sociétés cotées de produits de la mer peut s’avérer être un défi, car un certain nombre sont détenus par de grandes entreprises commerciales, comme par exemple Mitsubishi Corporation avec Cermaq. 

D’après la FAO, la production issue de la pêche et de l’aquaculture a atteint un niveau record, et elle est appelée à jouer un rôle croissant dans l’approvisionnement alimentaire et nutritionnel. On prévoit une augmentation de 15% de la production totale (hors algues), qui devrait atteindre 202 millions de tonnes en 2030, essentiellement du fait de l’aquaculture. La consommation devrait passer de 20,2 kg en 2020 à 21,4 kg par habitant en 2030, grâce à la croissance des revenus et de l’urbanisation, à une amélioration des pratiques de récolte et une prise de conscience croissante en matière de santé. De fait, la nourriture d’origine aquatiques constitue une excellente source en protéines, en Omega-3 (acides-gras essentiels), ainsi qu’une bonne alternative aux autres protéines animales, davantage émettrices de carbone. 

Avec une population mondiale croissante qui devrait atteindre 8,6 milliards de personnes en 2030, la demande en denrées alimentaires d’origine aquatique ne fera qu’augmenter. Cette évolution, conjuguée à la pression accrue des coûts de l’alimentation destinée aux poissons et de l’énergie, exercera une pression sur les prix, qui pourraient augmenter de 33 % d’ici à 2030.

L’aquaculture offre un potentiel de croissance intéressant et peut répondre à la demande mondiale croissante en nourriture d’origine aquatique. C’est une solution qui contribue à la durabilité des océans, sous couvert d’un environnement et d’une consommation de poissons adéquats. La production issue de l’aquaculture a été multipliée par six au cours des 30 dernières années et dépasse aujourd’hui de 35 % la production issue de la pêche industrielle. Elle devrait encore augmenter de 35 % d’ici à 2030. La production est dominée à 80 % par les marchés asiatiques, la Chine en produisant plus de la moitié. Plusieurs problèmes environnementaux sont liés à cette activité, tels que la forte concentration d’espèces, les problèmes de nutrition et de macrobiotique qui engendrent de la pollution et causent l’évasion de poissons qui envahissent les habitats naturels et entraînent une perte de biodiversité. Il existe également des obstacles fondamentaux tels que le besoin d’innovation, de financement, de gouvernance et de réglementation. La feuille de route de la FAO pour la « transformation bleue » a fixé comme priorité la mise en œuvre de pratiques d’aquaculture durables qui soutiennent la biodiversité, facilitent la restauration des écosystèmes et la fourniture de services écosystémiques.

Le marché de la pêche industrielle est plus fragmenté. Neuf pays représentent plus de la moitié des pêches de capture sauvage dans le monde, la Chine représentant 14,7 %, suivie de l’Indonésie 7,7 % et de l’Inde 6,1 %. La production halieutique mondiale a culminé à 96,5 millions de tonnes en 2018 et a diminué de 6,4 % pour atteindre 90,3 millions de tonnes en 2020, en raison de la COVID-19. La pêche sauvage a entraîné une chute spectaculaire des stocks de poissons dans le monde au cours des cinquante dernières années.

Selon la FAO, le pourcentage mondial de stocks de poissons qui se situent à des niveaux biologiquement durables est passé de 90 % en 1974 à 64,4 % en 2019. Le changement climatique, la pollution et les espèces envahissantes ont également contribué à la perte de biodiversité marine. Hélas, on perçoit une tendance chez les pays les plus producteurs en matière de pêche industrielle à obtenir de mauvaises notes selon les critères de pêche Illicite, Non déclarée et Non réglementée (INN), comme la Chine.

Toutefois, le traité sur la haute mer conclu en mars 2023 constitue une étape importante pour l’avenir de nos océans et la reconstitution potentielle des stocks de poissons. Il stipule que 30 % des mers doivent être protégées d’ici à 2030.