Laetitia Tankwe, membre du Comité stratégique de l’ESG Lab & Society, livre sa vision de l’ESG et revient sur l’importance de la co-construction et de l’intelligence collective pour trouver des solutions aux défis qui sont les nôtres.
L’ESG ou devenir un acteur responsable et citoyen
Cet acronyme, qui n’est connu que par les spécialistes du secteur, ne signifie pas grand-chose en tant que tel. Ces 3 lettres ne reflètent ni une stratégie, ni une ambition et encore moins une vision.
Elle délimite un espace à traiter, les sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance mais elles requièrent ensuite des discussions de fond entre toutes les parties prenantes afin de définir un consensus autour de l’ambition que nous souhaitons attacher à chacune de ces lettres.
Que voulons-nous pour la planète et les personnes ? Quelle est notre vision du monde ?
Le développement de cet acronyme marque cependant une évolution importante : l’économie n’est plus le seul champ à couvrir, y compris par les acteurs économiques.
Alors conservons cet acronyme et mettons-y de la substance.
Si je me place du côté financier, il s’agit, à travers les décisions d’investissement et de financement de réduire autant que possible les impacts négatifs de nos décisions sur les personnes et la planète, voire d’aller plus loin et de s’efforcer de contribuer à une transformation durable de nos sociétés.
J’ai la même lecture de ce que devrait être l’ESG pour une entreprise. La différence étant que l’entreprise agit par le biais des produits et services qu’elle met sur le marché et par ses pratiques internes et tout au long de sa chaine de valeur.
En d’autres termes, le bon niveau d’ambition en matière d’ESG va pour moi au-delà de chercher à réduire ses risques et maximiser les opportunités dans une optique de rendement financier.
Se préoccuper des sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance, c’est être un acteur responsable, un acteur citoyen pleinement conscient de son appartenance à un écosystème, écosystème qu’il peut affecter positivement ou négativement en fonction de ses pratiques. Se préoccuper d’ESG c’est s’interroger sur le rôle de l’institution, sur le partage de la valeur, sur la définition même de ce qu’est la valeur.
L’ESG Lab & Society : trouver des solutions à nos défis par l’intelligence collective
S’il est incontestable que le niveau de confort matériel s’est très largement amélioré dans nos sociétés occidentales au cours des siècles, nous restons confrontés à de nombreux défis environnementaux et sociaux. La persistance de ces difficultés est d’autant plus intolérable que collectivement, nous avons conscience de la richesse de nos économies. Nous vivons dans un pays puissant, dont les atouts ne sont plus à démontrer, que l’on pense à sa capacité d’innovation, à la diversité de ses territoires et de sa population, à la solidité de ses institutions. Pourtant de nombreux défis demeurent.
Face à ce constat, les leviers de mobilisation ne manquent pas. Certains privilégieront l’action citoyenne via des associations, d’autres s’appuieront sur leurs compétences artistiques pour sensibiliser et ainsi inciter à l’action, d’autres mettront leur engagement au cœur de leur activité professionnelle et d’autres encore opteront pour l’action politique.
Pour ma part, j’ai fait le choix de combiner plusieurs de ces leviers. Contribuer au développement d’une finance plus durable[1] constitue le cœur de mon activité professionnelle. Ma décision de participer à l’ESG Lab & Society fait partie de mes engagements citoyens.
J’ai la conviction qu’en améliorant le dialogue entre les acteurs économiques, l’ESG Lab & Society a le pouvoir d’amplifier les transformations que nous sentons frémissantes mais qu’il est impératif d’accélérer. Parce que c’est par la co-construction et l’intelligence collective que nous trouverons les solutions aux défis qui sont les nôtres.
[1] Qu’est-ce que la finance durable ? – Finance durable (observatoiredelafinancedurable.com)